jeudi 6 mars 2008

Survivre avec les loups : que de cerveaux trompés !

Dans le processus de perception, celui qui reçoit une information doit la comprendre mais aussi lui assigner un ensemble de caractéristiques : l'auteur, la date, son importance pour soi, etc. Ces données supplémentaires qui accompagnent le traitement d'une information aide le cerveau à l'intégrer efficacement dans son réseau de connaissances. Cela permet plus tard de retrouver cette information et de l'utiliser dans un autre contexte.

La valeur de vérité (vrai, faux) d'une information fait partie de ces données complémentaires qui s'ajoutent à l'information brute.

Dans le cas de l'histoire de la jeune fille perdue pendant la guerre et adoptée par des loups, racontée dans un livre « Survivre avec les loups », traduit en 18 langues, ce récit a été présenté initialement comme une autobiographie et a donc été intégré par des millions de lecteurs comme un témoignage supplémentaire, véridique, des horreurs de la guerre.

La sortie du film très récemment a amplifié cette perception d'un nouveau témoignage de la Shoah.


Extrait d'un article du Monde de janvier 2008

Quand la véracité du témoignage est remise en question, c'est alors tout ce travail cognitif individuel de chacun des lecteurs du livre et spectateurs du film qui est remis en cause. Et dans cette introspection « corrective », où le cerveau doit reconstruire une nouvelle vérité, les « dommages collatéraux » ne sont pas forcément négligeables : pourquoi alors ne pas remettre en question d'autres connaissances sur la Shoah ? Si ce témoignage est faux, d'autres ne le sont-ils pas aussi ? Et toutes les histoires sur les enfants-loups (voir le livre « L'énigme des enfants-loups de Serge Aroles) ?


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