Tous les ans, la télévision propose une grande émission de générosité populaire pour les maladies génétiques. Le Téléthon est devenu, au fil du temps, une cérémonie nationale où chaque individu peut librement décider d’offrir de l’argent pour cette grande cause médicale. Grâce à cette émission et à l’engagement de la télévision publique, de grandes avancées thérapeutiques sont en cours pour lutter contre les maladies génétiques.
On peut toutefois s’interroger sur le rôle majeur qu’a pris le Téléthon dans la vie des Français : « Parmi une liste de grandes avancées dans le domaine de la solidarité, les Français citent d’abord la création de la Sécurité sociale (95%), devant la Déclaration internationale des droits de l’homme (85%), l’instauration du SMIC (84%), le Téléthon (80%)1 ». Il peut être surprenant de voir apparaître une émission télévisuelle et une initiative privée comme grande avancée dans le domaine de la solidarité. Rappelons en effet que le Téléthon a été lancé en 1987 par l’Association Française contre les Myopathies (AFM) avec le soutien de partenaires tels que France Télévision ou le Lions Club français. Aujourd’hui encore, l’argent récolté est entièrement géré par l’AFM dont le Conseil d’Administration reste aux mains de personnalités indépendantes de tout pouvoir public.
De fait, selon la Fondation de France, les grandes manifestations nationales comme le Téléthon représentent le second facteur qui amène les Français à effectuer un don, juste après la fidélité à des organismes auxquels on a précédemment donné. La médiatisation semble donc être un élément majeur pour la solidarité, un catalyseur de la générosité. La télévision a permis au Téléthon de constituer autour d’une cause médicale un véritable effet groupal. Pour fédérer une grande partie de la population française, l’événement intègre d’une part une émission télévisuelle attractive avec de nombreuses stars, des moments d’émotion pour renforcer l’adhésion du public et des témoignages de quidams soutenant le Téléthon et auxquels les téléspectateurs peuvent s’identifier, et, d’autre part, des actions locales sur tout le territoire pour renforcer l’engagement individuel des citoyens. Au final, la solidarité s’amplifie au sein de ce groupe social éphémère, chacun souhaitant apporter sa pierre à cet édifice et faire partie de l’événement.
1 L’Humanité. Article paru dans l'édition du 27 janvier 1993. « Sondage sur la solidarité » A propos d’un sondage SOFRES.
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