Le Billet perdu
Expérience de la prison
Test d'association implicite (mesure des stéréotypes)
Parmi
les nombreuses règles que nous apprenons durant notre vie, certaines
concernent notre vie avec les autres. Règles de politesse, heures
des repas, symboles homme-femme sont autant de normes qui régissent
notre quotidien.
Ces
normes sont nécessaires dans un groupe. Elles sont l'expression du
groupe et dépendent donc de la société dans laquelle on vit et qui
nous les transmet. Nous les avons tous appris et nous les acceptons
généralement sans réfléchir. Ne faudrait-il pas de temps en temps
les remettre en question pour se sentir plus libre ?
Les
êtres humains sont des individus sociaux, vivant et interagissant
avec d'autres individus. Nous ne sommes pas seuls et tous nos
raisonnements, nos attitudes, nos comportements tiennent compte de la
présence des autres. Cette influence sociale se retrouve dans de
nombreuses situations : discussions dans un repas de famille, choix
politiques au sein d'un parti, comportement collectif dans un
ascenseur.
Elle
se retrouve bien sur évidemment dans un stade de football. Il a
ainsi été montré que les décisions des arbitres, si ce ne sont
pas des sorciers, peuvent être influencées par les cris des
supporters (16 % de fautes sanctionnées en moins pour l'équipe
locale !).
L'escalade
d'engagement est un processus qui nous pousse à agir en fonction de
nos actes précédents. Nos comportements sont bien sur guidés par
nos opinions et toute l'information dont nous disposons, mais aussi
très fortement par nos actions précédentes, pour le meilleur ou
pour le pire.
On
continue à fumer alors qu'on sait pertinemment que c'est mauvais
pour la santé.
On
s'obstine à partir en week-end malgré de très mauvaises conditions
météo car on ne veut pas perdre l'argent déjà versé à l'hôtel,
argent que l'on a de toute façon dépensé.
Dès
qu'on entre dans sa voiture, on prend la casquette d'automobiliste.
Dès qu'on en sort, on devient piéton. On râle quand on est
contribuable. On se moque des parisiens quand on habite en province.
L'appartenance
à des groupes détermine notre identité sociale. Nous agissons en
fonction de ces catégories, de ces casquettes sociales. On a alors
tendance à défendre les intérêts de son groupe pour avoir le
sentiment d'exister socialement.
Discriminations
envers les femmes, racisme, xénophobie, idées préconçues sur
d'autres pays, les situations ne manquent pas où notre jugement se
fait plus via des stéréotypes que par une réflexion objective.
De
la même manière qu'on considère que toutes les chaises servent à
s'asseoir, on aura tendance à juger une personne, non pour
elle-même, mais en fonction de la catégorie dans laquelle on l'a
mise. Toutes les personnes d'une même catégorie seront considérées
comme ayant les mêmes manières de penser et d'agir.
D'où
stéréotypes et préjugés...
2 commentaires:
Ok très bien pour l'appartenance au groupe et son effet sur notre propre subjectivité (ou objectivité ratée si on l'a cherchée).
Cependant, quelques critiques : L'article appartient pleinement au mouvement de déconstruction de la période moderne ou de la déconvenue de la post-modernité. Déconstruire n'est plus une prouesse mais est devenu plutôt un tique intellectuel voire une facilité maintenant habituelle qui efface petit à petit l'importance de ce qui fait qu'il y a justement quelque chose à déconstruire ...
Il y a je pense un non dit et c'est que le groupe est essentiellement CULTUREL.
Le groupe et son appartenance est ce qui a généré la Culture (culture au sens anthropologique).
Je veux dire par là qu'il y a un risque civilisationnel à s'enfermer dans cette déconstruction permanente sans contre pouvoir car il serait dommageable d’œuvrer uniquement dans ce sens, au risque de détruire le fait culturel.
Bref s'il n'y a plus de poésie il n'y a plus d'humanité.
Je ne sais pas, peut-être que la perte de la poésie ne chagrine pas grand monde, mais pour moi sa disparition me serait insupportable.
Il n'y a pas de jugement de valeur ici. Le groupe n'est ni bon, ni mauvais et l'objectif n'est pas de déconstruire mais d'identifier les impacts que peuvent avoir tel ou tel mécanisme social.
Comme dit dans l'article, l'identité de chacun est inhérente à l'appartenance à des groupes. Et comme vous le dites, notre culture est le fruit de notre organisation sociale.
Pour autant, l'appartenance à des groupes peut générer des travers plus ou moins critiques (racisme notamment) dont notre culture pourrait bien se passer.
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